Bilan Urodynamique

Il s’agit d’un examen à visée diagnostique, qui comprend l’exploration de la vessie, des voies urinaires et l’analyse de la capacité de remplissage ainsi que de vidange vésicale. Un débitmètre est utilisé pour mesurer les différents volumes, pressions et débits des urines.

Il est indiqué dans les différents cas suivants :

• Évaluer les causes d’une incontinence urinaire,
• Comprendre les raisons de l’échec d’un traitement médical antérieur,
• Explorer les troubles de la miction (difficultés à vider la vessie),
• En vue d’une intervention chirurgicale permettant de traiter une incontinence urinaire, un prolapsus et parfois une hystérectomie (ablation de l’utérus), etc…

Avant l’examen, il est demandé de :

• Suspendre tout traitement de la vessie hyperactive (Ditropan ®, Vésicare ®, Toviaz ®, Ceris®, Betmiga ®,…), trois semaines avant le bilan urodynamique.
• Réaliser une analyse des urines ou ECBU une semaine avant l’examen. En cas d’infection urinaire, le bilan ne peut pas être pratiqué. Il convient de le signaler à l’équipe médicale afin de reporter l’examen et de débuter un traitement antibiotique. A noter que les symptômes habituels sont des brûlures urinaires, des urines troubles et de la fièvre. Dans certains cas, aucun symptôme n’est observé.
• Indiquer l’ensemble des traitements en cours (anticoagulants), car certains médicaments peuvent influer sur les résultats,
• Fournir la liste des différentes interventions chirurgicales subies en gynécologie, urologie, gastro-entérologie et neurochirurgie,
• Informer le centre en cas d’allergie à des antiseptiques locaux ou au latex.

Le jour de l’examen :

• Il n’est pas nécessaire d’être à jeun,
• S’abstenir d’aller uriner une heure avant le bilan,
• Il est recommandé d’avoir une vessie remplie au maximum de ses capacités sans aller jusqu’à l’inconfort. Pour cela, il est demandé de boire 1/2 L d’eau.

Il dure environ 25 minutes. Cependant, il est conseillé de prévoir un temps de présence d’environ 1 heure entre l’enregistrement auprès de la secrétaire et la remise du compte rendu. L’examen n’est pas douloureux mais il peut être inconfortable.

Lors de votre installation en cabine, vous devez vous déshabiller intégralement (sauf le soutien gorge) et enfiler une tunique mise à votre disposition.

Tout au long de l’examen, les précautions nécessaires sont prises pour vous mettre à l’aise et respecter votre pudeur. Votre collaboration est indispensable lors des différentes étapes de l’examen.

Le bilan urodynamique se déroule en 3 étapes :

• La première étape est la débitmétrie urinaire.

Il s’agit d’un examen rapide et simple qui permet d’évaluer le volume d’urine évacuée lors de la miction ainsi que la puissance du jet urinaire. A cet effet, vous êtes installés dans des toilettes spécifiques et il vous est demandé d’uriner comme d’habitude, sans pousser et en essayant de se détendre. A la suite de cet examen, une petite sonde est introduite transitoirement dans la vessie afin de s’assurer que la vessie est entièrement vidée (mesure du résidu post-mictionnel).

• La deuxième étape est la sphinctérométrie urétrale.

Elle mesure la pression exercée par le sphincter urinaire. Pour cela, une sonde stérile et à usage unique est introduite dans l’urètre en prenant toutes les précautions d’hygiène et d’asepsie. La pression dans le canal de l’urètre est mesurée sur toute sa longueur par la sonde qui est retirée progressivement de l’intérieur vers l’extérieur. Il vous sera demandé de serrer les muscles du plancher pelvien pour évaluer la force de retenue.

• La troisième étape est la cystomanométrie.

Elle détermine les différentes pressions dans la vessie au cours de son remplissage avec du sérum physiologique stérile. Un enregistrement de la pression abdominale est également effectué en parallèle à l’aide d’une sonde de petit calibre introduite dans le rectum ou le vagin. Vous serez invités à signaler au praticien tout ce que vous ressentez pendant l’examen : besoin léger d’uriner, besoin normal d’uriner, besoin impérieux d’uriner, sensations de fuites non contrôlées, après un effort ou une toux, etc…

A la fin de l’examen, le praticien vous présentera les conclusions et vous remettra le compte-rendu.

Les suites :

• Le passage de la sonde peut parfois irriter l’urètre et la vessie. Vous pouvez ressentir une gêne lorsque vous urinez le jour et le lendemain de l’examen. Aussi, pensez à boire abondamment pendant cette période pour bien « laver votre vessie ». Il vous sera également remis une ordonnance, à l’issue de l’examen, pour une prise d’antibiotique.
• Dans certains cas rares, un saignement, des difficultés à uriner et des brûlures peuvent survenir. N’hésitez pas à consulter votre médecin traitant.

Il est contre-indiqué en cas :

• Infection urinaire,
• Hématurie,
• Lithiase vésicale,
• Tumeur vésicale,
• Sténose uréthrale serrée,
• Sténose anale ou de micro rectum radique,
• Traitements anti-vitamine K chez les patients présentant des troubles de la coagulation, etc…